À propos

Ce n’était qu’un portrait tiré pour un simple magazine. Un shooting rapide, efficace. La complicité fût immédiate. Ce n’était plus moi qui posait, mais elle. J’en riais, elle me croquait.

Je dis croquer car pour mieux saisir le moment, pour mieux comprendre l’âme des choses, des gens, Geneviève Goyette croque la distance entre elle et son sujet à la vitesse d’une sprinteuse. Croquer, car je ne connais personne qui ne lui résiste. Croquer, car elle a fait de ce qu’elle est son métier et rien d’autre.

Invité un jour à un banquet ou elle était photographe, je n’ai pu m’empêcher de la regarder tout au long de l’événement. Tantôt assise, tantôt accroupie, tantôt debout, le bras tendu pour le flash dans les angles les plus inusités, dans les moments de lumière comme de ténèbres, de tristesse ou de bonheur, de vérité comme d’éclat, d’amour et de haine, Geneviève Goyette était toujours là, vive et féline, croquant juste, croquant bien, croquant fidèlement.

Voilà 20 ans qu’elle immortalise nos mariages, nos petits enfants, nos familles, nos tournois de sport amateurs, nos parties de golf et nos événements corporatifs. Le Journal de Montréal et Le Devoir ont pu compter sur son immense talent et sur son regard qui explose et fait tout exploser avec elle.

Aucun doute, une photo de Geneviève Goyette vaut bien mille poèmes.

Jocelyn Desjardins.